Artiste peintre et femme de lettres française Virginie Demont-Breton est née à Courrières en Artois. Son père, le peintre Jules Breton (1827-1906) avait épousé en 1858 Elodie de Vigne, fille du maître gantois Félix de Vigne (1806-1862).
Sa vie d’enfant et d’adolescente à Courrières est simple et rustique, mais ouverte de façon permanente à l’art et à la littérature. Ses dons artistiques précoces se développent dans une tradition mi-académique, mi-naturaliste, sous la direction de son père qui l’incite à privilégier des études d’après nature, afin de développer observation et imagination.
Mariée en 1880 avec le jeune peintre paysagiste douaisien Adrien Demont (1851-1928), elle s’épanouit dans l’exercice de son art, comme dans sa vie d’épouse et de mère. Hors-concours dès le Salon de 1883 avec La Plage (acheté par l’Etat pour la Luxembourg, en dépôt au musée d’Arras), ce brillant début de carrière se confirme rapidement en France et aux Etats-Unis, autour des thèmes de la famille et de ses figures privilégiées : la femme et l’enfant.
La découverte de la baie de Wissant, puis l’installation définitive au Typhonium, leur demeure construite à « l’égyptienne » au-dessus du village avec l’aide de l’architecte belge Edmond de Vigne, amène la jeune femme à se consacrer à la représentation de la vie quotidienne des pêcheurs : Les Loups de mer (1885, musée de Gand), Hommes de mer (1898, musée de Picardie à Amiens).
Elle observe les futurs mousses aux prises avec la mer (La Trempée, 1892 - A l’Eau, 1897, musée de Gand). Bouleversée par les drames que la mer suscite, elle peint l’attente angoissée de l’épouse dont L’Homme est en mer (1889), copié par Van Gogh, et le deuil inéluctable pour Les Tourmentés (1905, Palais des Beaux-Arts de Lille).
A partir des années 1890, au culte du héros (Jean Bart, 1894, acquis par le musée de Dunkerque, détruit pendant la guerre 39-45), s’ajoute une certaine veine mystique assez caractéristique d’une peinture mi-naturaliste, mi-symboliste de la fin du siècle.
Enfin, la présence permanente de la mer, en toutes circonstances et dans la grande diversité de sa palette, habite sa peinture. De jeunes peintres, séduits également par le site et ses habitants, ne tarderont pas à rejoindre Virginie Demont-Breton et son époux, et développeront leur propre talent sous leur égide très ouverte.
Un désir profond de voir les femmes se réaliser à part entière dans leur carrière artistique a incité Virginie à rejoindre L’Union des Femmes peintres et sculpteurs. Sous sa présidence (1896-1901), et conjointement avec Madame Léon Bertaux, elle obtient de Jules Ferry l’entrée officielle des femmes à l’Ecole des Beaux-Arts et le droit de concourir elles-aussi pour le Prix de Rome. Malgré une vie demeurée quotidienne à Wissant, c’est à Paris qu’elle meurt le 10 janvier 1935.
Nessun commento:
Posta un commento
Info sulla Privacy